dimanche 13 juin 2010

Le marché des banques islamiques

La banque islamique est marginale, voire inexistante dans la plupart des pays arabe. L’Algérie, l’Irak, la Libye, le Yémen du sud et la Syrie interdisent la banque privée, conventionnelle ou islamique. Le Maroc ne l’a pas encore autorisée, et Arabie saoudite le géant Al Rajhi for Currency Exchange and commerce n’a obtenu cette autorisation qu’en
octobre 1987, après de longues négociations. Malgré l’éventail bancaire qui existe au Liban, aucune banque n’est islamique.
Cependant, dans le reste du monde arabe, le système bancaire privé islamique semble prendre pied de façon significative. En Égypte et au soudan, qui comprend presque la moitié de la population arabe du Moyen-Orient et de l’Afrique de nord, les banques islamiques se sont apparemment constituées une clientèle importante et leurs croissances semblent avoir été constante à Bahreïn, en Jordanie et au Koweït.

-Le golfe Persique (hors Iran)
Le marché phare de l’industrie financière islamique, avec deux tiers des actifs globaux, soit environ $280 milliards (y compris les fonds).
*Bahreïn se place comme le « hub » régional de la finance islamique.
*En Arabie, 90% de la nouvelle production bancaire retail est conforme à la Charia.
*Les banques islamiques leaders sont toutes basées dans le Golfe.
*Leur modèle s’exporte (en Asie, en Europe, en Afrique).

-L’Asie musulmane

*La Malaisie est au cœur du processus de croissance de la finance islamique dans la région. L’histoire a commencé en 1983: les régulateurs et les autorités politiques ont inauguré un canevas réglementaire spécifique aux banques islamiques et un objectif: 20% de parts de marché à l’horizon 2010. L’IFSB a son siège à Kuala Lumpur (KL).
*La Malaisie constitue le marché de sukuk le plus volumineux et le plus dynamique au monde, avec $66 milliards en stock, mais assez peu de sukuk cotés sur les marchés globaux. C’est essentiellement un marché de gré à gré.
*15 banques islamiques sont actives en Malaisie, dont 3 en provenance du Golfe.
*La dernière née est Islamic Bank of Asia, dont le siège est à Singapour. Les fonds propres au moment du lancement sont de $418 millions, dont 60% sont contrôlés par DBS Bank. Singapour se positionne comme un concurrent à KL.
*Autres: l’Indonésie est un marché potentiellement vaste mais peu dynamique; la Chine s’intéresse au phénomène; le Japon a annoncé que JBIC devrait émettre un sukuk en 2008.
*412 millions de Musulmans servis par 37 banques islamiques, gérant $18 milliards, soit une part de marché de moins de 8%.
*Le Soudan est le marché phare avec 22 banques islamiques et près de $10 milliards d’actifs conformes à la Charia.
*L’Afrique sub-saharienne accueille les banques islamiques de manière ouverte mais timide. Des émissions de sukuk souverains font sens dans la région. Le micro-crédit conforme à la Charia constitue une alternative intéressante.
*L’Afrique Australe adopte une approche plus pragmatique. L’Afrique du Sud et le Kenya ont déjà attiré des banques « communautaires ».
*Maurice et la Tanzanie sont des marchés prometteurs.

-La Turquie

*En Turquie, il existe 4 banques “participatives” ou “mutualistes”, qui sont dans les faits des banques islamiques. $12 milliards de total d’actifs islamiques, soit 3.2% du système bancaire à fin 2007.
*Trois d’entre elles est contrôlées par des investisseurs bancaires du Golfe :
-Kuwait Finance House (A-/Positive/A-2) contrôle Kuveyt Türk Katilim Bankasi;
-Albraka Banking Group (BBB-/Stable/A-3) control Albaraka Türk Katilim Bankasi;
-The National Commercial Bank (A+/Stable/A-1) a récemment acquis 60% de Türkiye Finans Katilim Bankasi.
-Seule Asya Katilim Bankasi est détenue par des intérêts turcs.

Conclusions:
*La Turquie est une destination très prisée par les investisseurs du Mashreq, notamment dans le secteur bancaire;
*Les banques islamiques moyen-orientales leaders considèrent toutes la Turquie comme un marché plein de promesses et très sous-exploité.

-Le cas français: constats et paradoxes
*L’industrie financière islamique est devenue un phénomène en voie de globalisation, avec ses quelques 500 milliards de dollars d’actifs; cela dit, les grandes banques françaises, pourtant globales et bien enracinées dans l’univers musulman, n’en contrôle qu’une part négligeable.
*La liquidité extraite des rentes pétrolières dans une vaste part du monde arabo-musulman est gigantesque; pourtant, les entreprises françaises ne l’ont pas encore exploitée sous une forme conforme à la Charia.
*Les Musulmans de France constitue la plus grande communauté islamique du monde occidental; pourtant, elle n’a pas (encore) accès à une offre de services financiers conformes à ses principes religieux…

samedi 12 juin 2010

Les produits islamiques basés sur le principe du coût plus marge

Mudaraba

Mécanisme :
La banque fournit la totalité du capital à un entrepreneur pour le financement d’un projet. En contrepartie ce dernier fournit son savoir-faire et son capital humain. Les profits sont partagés in - fine selon un ratio préétabli. Les pertes sont entièrement supportées par la banque sauf en cas de négligence, fraude ou mauvaise exécution du contrat. Ce type de contrat est souvent utilisé pour des transactions à court terme pour tout ce qui touche au fond de roulement. Du côté du Passif des banques, il existe aussi de tels contrats, mais ceux-ci sont illimités. La banque a le droit d’utiliser les fonds des déposants pour un large panel de projets. Cette combinaison active passive de ce type de contrat est appelée Mudaraba.

Équivalent conventionnel :
Ce type de contrat est assimilable à une société en commandite où le commandité serait la banque et le commanditaire l’entrepreneur.

Musharaka

Mécanisme :
Le capital du projet est fourni par la banque et un ou plusieurs partenaires. Les profits et pertes sont partagés au prorata de l’apport financier de chacun.
Tous les cocontractants ont un droit de regard sur la gestion du projet. Dans le cas d’un diminishing Musharaka, l’entrepreneur peut racheter progressivement les parts de la banque.

Équivalent conventionnel :
Ce type de contrat est assimilable à une société en commandite où le commandité serait la banque et le commanditaire l’entrepreneur.

Les contrats Musharaka et Mudaraba sont les plus recommandés part les jurisconsultes musulmans, car ils répondent au principe d’équité dans la prise de risque et sa rémunération. Malgré cela et mise à part les diminishing Musharaka, ces types de financement sont rarement utilisés dans la pratique en raison de leur fort degré de risque et d’incertitude des profits. De plus, il existe un fort risque d’agence, d’asymétrie d’information et d’aléa moral dans ce genre de contrat. En effet, l’entrepreneur peut être tenté de falsifier les résultats afin d’améliorer son profit et / ou négliger la gestion du projet vu qu’il n’a pas à subir les pertes (uniquement pour un contrat Mudaraba).

vendredi 11 juin 2010

définitions islamiques

A. Le management:
C’est l’expression utilisée pour décrire les techniques et les compétences visant à optimiser l'organisation, la planification, la direction et le contrôle des structures, des ressources et des activités d'une entreprise, d’une société ou d’un Etat. Selon le dictionnaire TILF, du coté étymologique manager veut dire :
« Diriger une entreprise, en assumer les responsabilités techniques et financières. » Le terme est emprunté à l’anglais to manage « entraîner, conduire, s'occuper de, diriger », introduit d’abord sous la forme maneger, et qui était à l'origine un terme d'équitation au sens de « entraîner, dresser » et probablement emprunté à l'italien maneggiare.

B. Le management islamique:
C’est la vision islamique des techniques et des compétences visant à optimiser l'organisation, la planification, la direction et le contrôle des structures, des ressources et des activités d'une entreprise, d’une société ou d’un Etat. Ce management prend en considération la religion de l’Islam sur laquelle il est fondé. C’est une application des règles et des normes à suivre dictées dans le Coran et observées à travers les faits et dits du prophète Mohammad : Sunna. Ensemble, ces deux sources offrent des normes et des méthodes managériales. On pourrait se demander si il y a donc dans chaque religion une vision propre du management ; ce qui pourrait être le cas. Mais dans notre cas, nous allons essayer d’accorder plus d’attention au positionnement de l’Islam lorsqu’on parle de gestion. Une observation très attentive des textes sacrés de l’Islam nous dévoile le soin intense que l’Islam accorde à la gestion du temps, des richesses et bien d’autres notions essentielles à la vie quotidienne des Hommes. Allah a dit dans le Coran qui est sa parole qu’Il n’a rien laissé au hasard mais plutôt, la vie de tout musulman est règlementée et doit obéir aux barrières spirituelles posées par Allah.

C. La banque islamique
Une banque Islamique est une ''établissement de crédit qui respect les prescriptions religieuses''. En tant qu'établissement de crédit, il est sujet aux exigences applicables a ce genre d'entité (ex pour la France agrément CECEI) et devra en outre respecter les prévisions de la Loi religieuse. Ainsi, la banque Islamique (BI) se distingue sensiblement de la banque conventionnelle.

D. Le Marketing des services
Le Marketing des services est adressé aux entreprises du secteur tertiaire. Christopher H. Lovelock, grand expert du marketing des services, liste septs différences distinctives entre le marketing des services et le marketing des produits :
*la nature de la production
*la grande implication des clients dans le processus de production
*la part d'humain dans la production
*les grandes difficultés à maintenir des standards de contrôle de qualité
*l'absence d'inventaire
*l'importance du facteur temps
*la structure des canaux de distribution.